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Lettre d’information >>> n°7AVRIL 2018

Les échafaudages sur la façade de la cour Vivienne © Agathe Billois / BnF
Le site Richelieu poursuit sa rénovation et jette les bases du futur musée avec la désignation de son muséographe. Toute l'actualité à découvrir dans ce 7e numéro de Richelieu demain et en ligne sur bnf.fr.

Une question ? N’hésitez pas à consulter la rubrique Rénovation de Richelieu ou à nous contacter par mail à l’adresse suivante : projet-richelieu@bnf.fr

Chantier en cours

Sens de circulation inversé, travaux sur la moitié de la chaussée : depuis plusieurs mois, la rue Vivienne est le théâtre de l'un des plus gros chantiers de rénovation du ministère de la Culture. Les échafaudages recouvrent presque intégralement la moitié des bâtiments du site Richelieu. Depuis l'angle des rues Vivienne et Colbert, la bibliothèque semble presque dotée d'un exosquelette, ce qui ne manque pas d'interpeller les passants.

Rénovation : la suite

Tandis que la première moitié du site Richelieu a rouvert au public il y a déjà un an, la seconde est engagée, depuis de longs mois maintenant, dans la poursuite de la rénovation.

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À l'intérieur du site, les éléments de décor, le mobilier, les murs et les sols fragiles ont été coffrés afin d'assurer la meilleure protection possible pendant les travaux. Les opérations de curage s'enchaînent pour retirer les rayonnages et/ou infrastructures vétustes en grand nombre. Les rebuts sont évacués chaque jour. Une fois les espaces nettoyés, la rénovation et la mise aux normes de toutes les infrastructures pourront commencer.

Des donateurs à nos côtés

Ce chantier titanesque, financé principalement par l'Etat, s'accompagne de vastes programmes de restauration qui concernent les espaces patrimoniaux du site. Si la BnF peut s'engager dans ces opérations de sauvegarde de son patrimoine, c'est aussi grâce à des mécènes fidèles et nouveaux (La Caisse d'Epargne Ile-de-France, La Fondation Total et la Fondation du Patrimoine, la Banque Honttinguer et la Stravros Niarchos Foundation sont les premiers mécènes à rejoindre le Cercle Richelieu) et aux très nombreux donateurs qui la soutiennent.

En 2017, 235 000 euros ont déjà été levés auprès du grand public pour la rénovation du Salon Louis XV. Ce magnifique cabinet, conçu au XVIIIe siècle par l'architecte Jacques V Gabriel pour abriter les collections de médailles du roi, fut réinstallé à l'identique, au début du XXe siècle, dans la nouvelle aile construite rue Vivienne par l'architecte Jean-Louis Pascal. Une fois restaurées, les toiles de Charles Natoire, François Boucher(1) et Carl Van Loo retrouveront ainsi tout leur éclat.

La mobilisation des donateurs se poursuit également pour la salle Ovale : 117 tables sur les 120 qu'elle comprend ont été d'ores et déjà « adoptées ». Le donateur verra ainsi son nom, ou le nom d'une personne de son choix, mentionné sur la table de lecture en chêne revêtue de linoleum noir qu'il aura choisie. Adoptées également les villes de Paris, Berlin, Rome ou Jérusalem ainsi que deux colonnes.

En ce début d'année 2018, il est toujours possible d'adopter une table, une ville (Byzance, Washington, Florence, Athènes, Ninive, Alexandrie, Londres, Babylone, Vienne, Thèbes, Carthage, Pékin) ou l'une des 14 colonnes encore disponibles de la salle ovale ; il est également possible de faire un don pour le Salon Louis XV.

Plus d'informations sur la page « Soutenir la BnF ! »

1 - Allez plus loin avec Gallica
Le Salon Louis XV
Allégorie de la Musique : le Choix de Vénus / François Boucher

Démontage du portrait de Louis XIV dans le salon Louis XV © BnF

Esquisse de la salle de Luynes © Guicciardini & Magni Architetti

Un nouveau musée pour la BnF

À l’issue de la seconde phase du chantier de rénovation, de nouveaux espaces d’exposition ouvriront au public sur le site Richelieu : quelque 1000 m² dédiés à un parcours muséographique inédit seront ainsi déployés au premier étage du bâtiment.

Un concours pour le futur musée

Conditions préalables à la conception de ce musée, le concours de muséographie lancé le 23 avril 2017 et un jury, composé de membres de la BnF, de l'OPPIC, du ministère de la Culture, de grands musées et de scénographes. Sur la vingtaine de candidatures reçue, quatre candidats ont été sélectionnés fin juin pour la seconde phase du concours. Parmi les critères principaux, on trouvait bien sûr les compétences muséographiques et de médiation mais aussi l'expertise en termes de sûreté et de conservation.

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Le 20 novembre 2017, le jury a finalement choisi le projet de l’agence florentine Guicciardini et Magni (http://www.guicciardinimagni.it/) qui répondait avec le plus de justesse aux critères imposés.

Un nouveau cadre pour les collections

Parfaitement conçu pour les collections exposées, le musée de la BnF présentera régulièrement aux visiteurs une sélection de 700 à 1000 pièces de taille et de nature très diverses, parmi les plus remarquables de la Bibliothèque : œuvres célèbres (manuscrits des Misérables de Victor Hugo par exemple), pièces rares comme le Grand Camée de France ou le trône de Dagobert, estampes, photographies, objets et costumes, tous emblématiques des collections constituées depuis les rois de France. Les amateurs de monnaies, médailles et antiques pourront par ailleurs continuer d’apprécier ces collections présentées sur le site Richelieu depuis le XVIIIe siècle.

Chronologique et thématique

Alliant parcours chronologique de l’Antiquité à nos jours et présentations thématiques, le nouveau musée occupera des espaces parmi les plus beaux du site : la galerie Mazarine, classée monument historique, la salle des Colonnes, le Cabinet précieux, la salle de Luynes(1) et la Rotonde des Arts du spectacle ouverte au public depuis décembre 2016.

Les visiteurs pourront également découvrir l’architecture des lieux grâce à un parcours en visite libre qui offrira des vues inédites sur les salles de lecture. Ils pourront aussi admirer des espaces fermés par le passé et aujourd’hui accessibles à la visite comme le salon Louis XV ou la chambre de Mazarin.

1 – Allez plus loin avec Gallica
Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV


FOCUS

Le trésor de Berthouville

Le trésor de Berthouville

Le trésor de Berthouville(1) est l'une des plus spectaculaires découvertes d'orfèvrerie antique faite au XIXe siècle. Il constitue l'un des rares trésors de temple gallo-romain préservé aujourd'hui.

Un trésor sorti de terre

Le 21 mars 1830, c'est en labourant son champ qu'un agriculteur normand découvre cet ensemble qui comprend deux statuettes de Mercure et un service de table richement orné dédié par un certain Quintus Domitius Tutus, citoyen romain d'origine gauloise. S'y ajoutent de nombreuses offrandes au dieu qui portent souvent son effigie et le nom des dédicants, coupes, phiales, gobelets, cuillères et autres éléments, pour un poids total de plus de 25 kg d'argent pur.

Les très beaux vases de banquet dédiés par Tutus rivalisent avec les découvertes de Pompéi par la virtuosité de leur décor en relief et la variété des scènes mythologiques représentées. Ils ont été exécutés en Italie vers le milieu du Ier siècle. Quant à la plupart des autres offrandes, réalisées entre le Ier et le début du IIIe siècle, elles sont issues des ateliers de Gaule.

L'identité du trésor a été révélée par les inscriptions qu'il portait. Il s'agissait en effet d'un dépôt de temple consacré à Mercure Canetonnensis, de Canetonnum, version locale du dieu Mercure, le dieu le plus populaire de Gaule.

Fleuron du futur musée

Deux campagnes de fouilles, en 1861 et 1896, complétées en 2005 par des prospections géophysiques, ont permis d'établir des relevés des sanctuaires successifs, dont toute trace a aujourd'hui disparu. Le trésor avait été déposé dans une cachette maçonnée sous la galerie est du temple principal, de plan « romano-celtique ». Le sanctuaire, isolé dans la campagne mais à proximité de voies de communication et à quelques kilomètres de la cité de Breviodurum (Brionne), comprenait deux temples ceints de galeries, bordés à l'est par une vaste esplanade entourée de portiques. De l'autre côté de la voie romaine, un vaste théâtre, composé probablement de gradins en bois, pouvait accueillir environ 5000 spectateurs.

Exposé sur le site Richelieu depuis juin 1830, le trésor de Berthouville constitue l'un des fleurons du musée du Cabinet des Médailles. Une minutieuse restauration réalisée à la Villa Getty à Los Angeles le rend aujourd'hui encore plus chatoyant. Il constituera l'une des pièces phares du futur musée de la BnF.

1 - Allez plus loin avec Gallica
Le trésor d'argenterie de Berthouville


3 questions à

Laurence Engel, présidente de la Bibliothèque nationale de France

Il y a environ un an, à l'issue de la première phase du chantier, vous évoquiez le site Richelieu et sa vocation à devenir un pôle pour l'histoire des arts et du patrimoine réunissant la BnF, l'INHA et l'Enc. Où en est-on aujourd'hui de ce grand projet ?

Depuis la réouverture des espaces rénovés, le site Richelieu met à la disposition des lecteurs l'un des plus importants fonds au monde concernant l'histoire des arts et du patrimoine ; ce fonds rassemble plus de 22 millions de documents dont 20 millions issus des collections spécialisées de la BnF. Et pour symboliser le renouveau du site, son unité, les lecteurs bénéficient désormais d'une carte commune BnF-INHA. Mais au-delà de ce symbole, il s'agit maintenant de renforcer nos coopérations scientifiques à partir des travaux engagés depuis de nombreuses années avec l'INHA (politiques d'acquisitions et de conservation, numérisation partagée, programmes de recherche et d'enseignement, cycles de conférences, expositions) ou des projets, plus récents, initiés avec l'Enc. Les premiers programmes de recherche pilotés par les trois institutions ont commencé dès 2017, avec la mise en place du programme « Richelieu, histoire d'un quartier ».

Nous partageons par ailleurs la volonté d'ouvrir Richelieu à un public plus large. Le week-end Portes ouvertes de janvier 2017, organisé par les trois partenaires, a rencontré un large succès : nous avons accueilli plus de 14 000 personnes en trois jours ! L'intérêt du public pour le site ne s'est pas démenti lors des Journées du Patrimoine, puisqu'en un seul jour d'ouverture, plus de 4 000 visiteurs ont franchi nos portes.

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Un concours vient de désigner le muséographe qui dessinera le futur musée de la BnF. Pourquoi un musée dans une bibliothèque ? Quels en sont les enjeux ?

La présence d’un musée au sein de la bibliothèque n’est pas une nouveauté : le Cabinet des médailles est associé à la Bibliothèque du Roi depuis le XVIIe siècle, et un musée présentant ses collections est ouvert au public depuis 1741. Il s’agit même du plus vieux musée de France ! Plus largement, les notions de « bibliothèque » et de « musée » sont historiquement liées. C’est une perspective que nous allons approfondir. Mais il reste que le nouveau musée de la BnF constituera réellement une offre inédite en 2021, un musée entièrement repensé et agrandi, présentant des œuvres issues de l’ensemble des collections de la BnF selon un parcours ouvert à tous, sur un mode à la fois chronologique et thématique. Et cela, c’est inédit ! Ce sont des œuvres exceptionnelles qui seront exposées : le Grand Camée de France, le trésor d’argenterie romaine de Berthouville, le trône de Dagobert, les évangéliaires de la Sainte Chapelle, des manuscrits de Victor Hugo ou de Proust, le manuscrit du Don Giovanni de Mozart, mais aussi une collection unique d’estampes, de Dürer à Picasso.

La seconde phase de travaux a commencé il y a quelques mois. Quels nouveaux services seront mis à la disposition du public à la réouverture complète du site ?

L’effort en direction de nos publics se déploie de manière continue jusqu’en 2021. Pour les chercheurs, ainsi, la carte commune et un système de réservation en ligne des documents ont déjà été mis en place pour certains départements ; ce système sera progressivement étendu à l’ensemble des départements d’ici 2021. Mais au-delà de ces améliorations liées à l’offre de lecture, pour tous les publics, la poursuite du chantier permettra de mettre à disposition à l’issue des travaux une librairie et un café, largement ouvert sur le jardin et la nouvelle entrée rue Vivienne ; le futur musée bien sûr sera ouvert à tous. Enfin, dans la salle ovale, redéfinie pour être à la fois salle de lecture et lieu de médiation, sera créé un espace d’interprétation pour faire découvrir l’histoire des lieux et des collections de la bibliothèque.

RÉTRO RICHELIEU

Des sarcophages à la bibliothèque

Si la bibliothèque est bien connue pour ses collections imprimées et manuscrites, elle a également abrité au XIXe siècle l’une des principales collections d’antiquités égyptiennes en France, conservées essentiellement au département des Monnaies, médailles et antiques. Parmi les pièces les plus spectaculaires de la collection, on trouve la Chambre des ancêtres de Thoûtmosis III, donnée par le célèbre archéologue Emile Prisse d’Avesnes à la bibliothèque en 1843, mais aussi plusieurs sarcophages égyptiens.

C’est au début du XXe siècle que, confrontée à l’exiguïté de ses locaux, la bibliothèque décide de mettre en dépôt au Louvre une partie des antiquités égyptiennes. En effet, le Cabinet des Médailles devant intégrer la collection Armand-Valton, son directeur, Ernest Babelon, propose de transférer au Louvre les monuments égyptiens « dont la place est, de l’aveu de tous, bien plus naturellement remarquée dans ce musée qu’à la Bibliothèque Nationale ». Cependant, « il ne saurait être question de démembrer l’ancienne collection royale ou les fonds donnés par de Luynes ».

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Une sélection de pièces est donc effectuée par le Louvre, quelques autres pièces étant proposées au Muséum d'histoire naturelle (membres humains et animaux momifiés). Après quoi, la liste est fixée et l’arrêté de dépôt pris le 11 novembre 1907. L’inventaire dressé à cette occasion mentionne plus de 737 items auxquels il faut ajouter des fragments et ensembles d’objets non dénombrés. Sous l’entrée « Sarcophages », sont recensés 14 sarcophages, 11 dessus et couvercles de sarcophages auxquels s’ajoutent un panneau (Isis les ailes déployées), une planchette (fond de sarcophage) avec représentation de taureau, une planchette plus épaisse (taureau portant la momie) et « une grande tête de sarcophage momiforme ». La Chambre des ancêtres rejoint, quant à elle, le Louvre en 1922.

Un dernier sarcophage demeurait dans les collections de la BnF : le sarcophage coté BMO-17, conservé jusque-là à la Bibliothèque-Musée de l’Opéra et identifié comme ayant appartenu à Henry de Montaut, peintre et graveur. En juin 1862, ce dernier donna au Louvre un cercueil appartenant au même ensemble funéraire mais conserva le sarcophage intérieur ; il s’en inspira en effet pour dessiner les costumes de l’opéra Aïda dont la première représentation eut lieu au Caire.

C’est par l’intermédiaire d’Edmond Dollfus, un abonné de l’Opéra, que le sarcophage intérieur rejoignit avec ces dessins les collections de l’Opéra. Le directeur, Auguste-Emmanuel Vaucorbeil, les remit ensuite à la bibliothèque en 1881. Resté longtemps dans les réserves de l’Opéra, le sarcophage a rejoint son cercueil extérieur au Louvre grâce à un dépôt, en mai 2017. Restauré par l’équipe spécialisée du Musée du Louvre, il est exposé depuis cet automne dans la galerie des sarcophages du musée.

En savoir plus : Vanessa Desclaux et Frédéric Payraudeau, « Dépôt du sarcophage égyptien de la Bibliothèque-musée de l’Opéra au Musée du Louvre », in L’Antiquité à la BnF, 19/07/2017, https://antiquitebnf.hypotheses.org/730

Les visiteurs de la chambre des ancêtres de Thoûtmosis III installée dans la Bibliothèque royale, L'Illustration: journal universel, 20 juin 1846, disponible sur archives.org
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