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Retour à l'indexÉtude comparative de 4 procédés de
désinfection et de 3 procédés de nettoyage
in Actualités de la conservation , n° 24, juillet-décembre 2005
La poussière déposée sur les collections et les surfaces qui les environnent constitue un facteur de développement des micro-organismes car c’est une source de spores de moisissures mais aussi un substrat pouvant absorber l’humidité ambiante.
Ces spores de quelques micromètres (non visibles à l’oeil nu) sont de petites sphères déshydratées à l’état de vie ralentie qui attendent les conditions favorables pour germer et constituer des moisissures.
Il est donc recommandé en conservation préventive de dépoussiérer régulièrement les ouvrages mais aussi les surfaces portant les collections.
Dès lors, les responsables des collections se demandent régulièrement s’il faut utiliser un produit désinfectant, un chiffon, ou un autre procédé pour nettoyer les surfaces empoussiérées des bibliothèques.
Le laboratoire de microbiologie a donc comparé différentes méthodes de nettoyage et de désinfection sur des surfaces présentes dans les bibliothèques afin de mettre au point un protocole de décontamination. Cette technique prendra en compte l’efficacité du traitement, l’innocuité du produit vis-à-vis des ouvrages, mais aussi les aspects d’hygiène et sécurité et la facilité de sa mise en œuvre par les magasiniers.
Matériel
Nous avons testé 7 méthodes (chimiques et physiques) soit :
- désinfectant avec un ammonium quaternaire à effet rémanent : LCB-B ;
- désinfectant sans ammonium quaternaire à effet rémanent : LCB-A ;
- désinfectant sans ammonium quaternaire à effet rémanent : LCB-105 SR ;
- solution de nitrate d’econazole ;
- une lingette désinfectante qui met en jeu un procédé physique (le frottement) et un procédé chimique (le désinfectant) ;
- simple passage d’un chiffon humide ;
- nettoyage à l’aspirateur muni d’un filtre absolu HEPA.
Ces différentes méthodes vont être testées sur 4 types de matériaux différents :
- une étagère en bois,
- une étagère en métal peint,
- le béton brut,
- et un mur peint.
Ces différentes surfaces seront contaminées par deux souches de moisissures :
- Aspergillus niger qui est une moisissure cosmopolite ;
- Pénicillium chrysogenum qui est une souche qui prolifère bien et dont les spores sont très petites.
Méthodes
Afin de retrouver les conditions d’empoussièrement et de contamination des bibliothèques, ces surfaces nettoyées seront contaminées artificiellement par une suspension de spores ayant une concentration connue. Après séchage, des prélèvements sont effectués à l’aide de boîtes-contacts afin de vérifier la contamination. Ensuite les différentes méthodes de désinfection-nettoyage sont testées sur ces surfaces contaminées. L’évaluation des différentes méthodes est réalisée par des prélèvements à l’aide de boîtes-contacts.
Résultats
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Conclusion
À la lumière de ces résultats, l’utilisation du produit LCB-B comme méthode de nettoyage est la méthode la plus efficace sur les deux types de moisissures mais également sur les différents matériaux. Toutefois, si nous prenons en compte le critère de l’innocuité vis-à-vis des collections, cette méthode sera à écarter. En effet, ce produit qui contient un principe actif, un ammonium quaternaire, nécessite un rinçage à l’eau claire ce qui alourdit le protocole .
Par conséquent, on préférera un produit moins nocif et plus facile d’utilisation, à savoir le passage d’un chiffon humide. En effet, cette méthode de nettoyage simple semble efficace sur tous les supports et ne comporte pas de contre indication vis-à-vis des ouvrages. Cette étude met en évidence, pour le nettoyage/dépoussiérage courant des locaux de conservation, que l’utilisation des produits chimiques est contre-indiquée. Un dépoussiérage des surfaces avec un chiffon humide est recommandé.
Tony Basset
Guillaume Genty
Carole Tallada