in Actualités de la conservation, n° 22-23, janvier-juin 2005
Cadre de l'enquête
La BnF mène un programme de recherche sur la désacification de masse des papiers acides et fragilisés. La première phase de ces travaux, une étude comparative des propriétés physico-chimiques des papiers traités par différents procédés de désacidification, est terminée. Une seconde phase, examinait les scénarios envisageables pour l’exploitation du procédé, y compris la possibilité de confier au secteur privé son exploitation. C’est dans le cadre de ce programme que nous avons sollicité la collaboration des bibliothèques municipales classées, CADIST et les archives départementales. À l’issue de cette étape, la BnF disposera de tous les éléments nécessaires pour effectuer le choix de son futur procédé.
Objectifs de l'enquête
Synthèse des résultats
Distribution du questionnaire
163 questionnaires ont été expédiés auprès des bibliothèques et archives de France :
Institutions ayant répondu au sondage :
Total des institutions ayant participé au sondage : 69
Pourcentage de participation : 42 %
1 - Quels sont les traitements de conservation utilisés pour vos documents imprimés de la période 1860-1960 ?
1.1 Méthode de traitement employée :
1.2 traitements utilisés
Précisions sur les autres traitements :
Une quinzaine d’institutions pratiquent d’autres types de traitements. Le doublage, la restauration d'affiches par des ateliers spécialisés, la reliure pour les brochés du 19e et du 20e siècles, la désacidification manuelle et le renforcement par des ateliers spécialisés, le rangement à plat, la restauration, la reliure pour les livres débrochés, le renforcement de certaines couvertures par un relieur sur place ainsi que la désacidification manuelle de certains périodiques avant microfilmage constituent des exemples d'autres types de traitement pratiqués.
1.3 Quelle est la volumétrie des documents traités en conservation chaque année, tous traitements confondus :
2 - Mesure de l’état des fonds
2.1 Précisions sur la connaissance de l’état de dégradation acide des fonds de la période 1860-1960 :
3 - Indication du degré d’efficacité des solutions choisies
(gradation 1 : pas du tout efficace à 10 : entièrement efficace)
4 - Connaissance de sociétés offrant des services de
désacidification de masse en France
À la lumière des réponses obtenues, il a été observé à plusieurs reprises une confusion entre les sociétés dispensant des services de désacidification manuelle et de désacidification de masse. De même un procédé qui n’existe pas à l’heure actuelle a été évoqué (SEPAREX). Une réponse fait état d’une confusion entre désacidification et désinfection.
5 - Si vous aviez à faire traiter vos ouvrages par une société externe, quel degré d’importance accorderiez-vous à ces différents aspects
(gradation 1 : n’est pas une priorité, 2 : faiblement prioritaire, 3 : prioritaire et 4 : hautement prioritaire)
1 | 2 | 3 | 4 | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | Sécurité | 0 | 1 | 8 | 45 = 65% |
2 | Compétence des opérateurs | 0 | 0 | 9 | 45 = 65% |
3 | Conditions de traitement | 0 | 0 | 11 | 43 = 62% |
4 | Références de la société | 0 | 6 | 31 | 16 = 23% |
5 | Durée d'immobilisation | 5 | 31 | 13 | 3 = 4% |
6 | Eloignement géographique | 26 | 21 | 4 | 1 = 1% |
Autres aspects mentionnés dans l’enquête
Le coût, le transport pris en charge par le prestataire, la bonne information du déroulement des opérations, la simplicité du montage financier, la diversification de compétences chez un même prestataire (désacidification/numérisation/microfilmage/restauration) et la capacité organisationnelle de l’entreprise sont les autres aspects mentionnés.
6 - Envisagez-vous de recourir à la désacidification de masse comme traitement de conservation ?
Commentaires formulés
32 établissements sur les 69 ont commenté leurs réponses. Voici les commentaires les plus fréquemment rencontrés dans ce questionnaire :
7 - Seriez-vous prêts à vous engager dans un programme pluriannuel auprès d’un prestataire ?
Voici les commentaires obtenus :
8 - Combien coûterait le traitement par un prestataire d’une tonne de volumes?
Conclusions
Intérêt pour le procédé
Il existe un intérêt pour la désacidification de masse dans le monde des bibliothèques et des archives. Bien que la majorité des répondants (84%) ne puisse estimer le taux de documents acides de leur fonds, les réponses aux sondages ont démontré que :
Par ailleurs, 30% des personnes interrogées ne sont pas satisfaites des solutions choisies pour le traitement de conservation des documents imprimés de la période 1860-1960.
Connaissance de la méthode
On constate un important manque d’informations sur la désacidification de masse :
Autres sources d'hésitation
Le manque de moyens humains et financiers représente un obstacle majeur pour l’utilisation de la désacidification de masse pour certains établissements.
Perspectives
Le manque d’informations sur la désacidification de masse constitue un frein à l’utilisation de ce traitement. Par conséquent, il serait bon d’envisager une présentation générale des avantages et des inconvénients de la désacidification de masse aux conservateurs des bibliothèques et archives de France qui prendrait la forme d’un symposium ou d’une journée d’information. Un tel forum permettrait de disséminer l’information sur les différents procédés en vigueur ainsi que d'échanger avec les conservateurs sur leurs préoccupations de manière plus approfondie. Les réponses au questionnaire pourraient servir de cadre aux discussions.
La tenue d’un forum permettrait également une discussion sur les possibilités de participation des institutions au programme de désacidification de masse de la BnF.
Nathalie Buisson, Département de la Conservation, laboratoire