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in Actualités de la conservation , n° 21, septembre-décembre 2003
Les exemples présentés ici illustrent les différentes missions de la section de physico-chimie du laboratoire du CTBnF et mettent en évidence la diversité des analyses demandées.
Le but de cette étude est de comparer la composition chimique de deux séries de trombones plastiques : une première série, commercialisée par Stouls et une seconde, provenant d’un magasin de fournitures de bureau. L’aptitude à la conservation de ces matériaux a été vérifiée par un test d’activité photographique (l’article sur les boîtes en polypropylène cannelé d’Actualités de la Conservation n°16 décrit en détail le principe du test d’activité photographique). Il n’a pas été possible de réaliser une mesure des densités optiques des films avant et après vieillissement, les échantillons n’étant pas parfaitement uniformes sur toute la surface de contact. Pour ce cas précis, une estimation visuelle a été réalisée.
Conclusions
Bien que les trombones soient constitués du même polymère de base (polystyrène), ils n’ont pas tous le même effet sur le film d’argent colloïdal. Ces différences dépendent surtout de la couleur du trombone et moins de sa composition. Dans tous les cas, les trombones verts, bleus ou rouges seront à éviter.
Afin d’apporter une assistance scientifique au cours des travaux de restauration ou de mieux connaître l’histoire de la fabrication d’un document, le laboratoire peut être amené à faire des analyses de ses constituants. Dans ce cas précis, le service restauration du site Richelieu désirait connaître la nature chimique du matériau brun présent sur de nombreux feuillets du manuscrit syriaque 108.
Conclusions
Les analyses montrent que le matériau brun prélevé sur le manuscrit correspond à de la cire d’abeille.
Avant d’utiliser un nouveau produit en restauration, il convient de le faire analyser par le laboratoire afin de s’assurer qu’il ne contient pas de produits nocifs pour la conservation des documents. L’atelier de restauration du CTBnF désirant utiliser une nouvelle gomme en poudre a voulu connaître la nature de sa composition chimique.
Conclusions
L’analyse de cette nouvelle gomme en poudre montre une composition très similaire à celle de la gomme “Document cleaning Pad” également appelée gomme chaussette constituée d’huile réticulée. Pour plus d’informations sur l’effet des gommes à effacer sur le papier, nous vous invitons à consulter le n°19 d’Actualités de la conservation.
Jean-Loup Fossard, expert reliure du département de la Conservation mène depuis quelques années une recherche sur les toiles métis et Bukram afin de trouver les matériaux les plus adaptés en matière de conservation. Dans ce cadre, une analyse de toiles métis de marque ERA a été demandée afin d’étudier leur composition chimique, de rechercher la présence ou non de nitrocellulose et enfin, d’évaluer leur aptitude à la conservation.
Conclusions
Les polymères plastiques présents dans les toiles analysées sont l’acrylique et le polyvinyle acétate. Il n’y a aucune trace de nitrocellulose. Ces toiles ne sont pas validées par le test d’activité photographique. Les résultats sont toutefois acceptables, dans la mesure où la toile n’est pas mise en contact direct avec les documents. On évitera toutefois de les utiliser même en contact indirect pour la conservation des documents photographiques.
Lors de la préparation d’un marché sur les fournitures destinées à la conservation et à la restauration des documents des collections de la BnF, un cahier des clauses techniques particulières (CCTP) doit être rédigé. Ce cahier des charges renferme la description des spécifications propres à chaque fabrication. Après réception des échantillons, le laboratoire analyse ensuite les échantillons fournis par les différents prestataires afin de vérifier leur conformité avec le cahier des charges. C’est dans ce cadre qu’il a été demandé au laboratoire de comparer la composition chimique de la colle et du support d’une série d’étiquettes code à barres et vierges blanches, afin de s’assurer que ces matériaux répondent au cahier des charges. Le laboratoire participe de façon systématique à l’analyse des marchés. A titre d’exemple, les conditionnements, les papiers, cartes et cartons de restauration ayant fait l’objet d’un appel d’offre ont été analysés par le laboratoire. Les résultats de ces analyses peuvent être communiqués sur demande. |
Analyse de la
composition d’une étiquette code à barres par spectométrie
infrarouge |
Le but de cette étude est d’identifier la colle et le support des étiquettes auto-adhésives blanches pour bibliothèques, de marque Pleuser-Labels, ainsi que de vérifier leur innocuité sur les collections. Ces étiquettes étant clairement annoncées comme étant des étiquettes bonnes pour la conservation, la BM de Rennes a demandé une vérification par le laboratoire avant des les utiliser.
Conclusions
Le support des étiquettes Pleuser- Labels est en papier chargé sans adjonction de polymère de surface. L’adhésif est un acrylique validé par le test d’activité photographique. Ces étiquettes peuvent donc être utilisées pour la conservation à long terme des documents graphiques.
Cette étude consiste à analyser la composition chimique des polymères et additifs d’un film transparent “Filmolux” et d’une éponge en non tissé “Spontex Planet Plus 67” utilisés par la BU Domaine de la Doua- Villeurbane afin de vérifier leur aptitude à la conservation.
Conclusions
Le film transparent est un polyvinyle chlorure (PVC) plastifié avec un phtalate. Ce polymère n’est pas recommandé pour la conservation à long terme des documents.
Le non tissé est en polypropylène imprégné d’une huile de paraffine. Le polypropylène et l’huile de paraffine ne posent aucun problème de conservation. Toutefois, l’huile grasse peut tacher les papiers ou les cuirs, il est donc déconseillé d’utiliser ces non tissés en contact avec les documents.
Cette étude vise à analyser des encres pour papier glacé qui seront employées avec de nouveaux composteurs de dépôt légal des livres. Deux encres ont ainsi été testées : R3023 et R2021.
Conclusions
Ces encres peuvent être utilisées sans risque pour les documents. Il convient toutefois de faire remarquer que ces encres pénètrent plus facilement dans l’épaisseur des papiers que les encres grasses actuellement utilisées et laissent dans la plupart des cas des marques visibles au verso ; ce phénomène est plus marqué pour l’encre R2021.
De même, l’encre R2021 est soluble dans un plus grand nombre de solvants, ce qui peut présenter un inconvénient si des traitements ultérieurs de désacidification ou de restauration doivent être réalisés sur le document. À cette dernière, l’utilisation de la R3023 sera donc préférée.
(Cf p.8 article de T. P. Nguyen qui détaille cette étude).
Le système de reliure “Metalbind” (PLANATOL) avec dos métallique se compose d’une couverture plastique transparente et d’un dos cartonné rigide de couleur grise à l’extérieur et recouverte sur l’intérieur de papier blanc. Le but de cette étude est d’identifier les composants plastiques de la couverture ainsi que de tester l’aptitude à la conservation du carton.
Conclusions
Le plastique de couvrure étant en PVC, matériau impropre à la conservation, il est fortement déconseillé d’utiliser ces reliures pour la conservation des documents à long terme. De la même façon, il n’est pas recommandé d’utiliser ces reliures pour le conditionnement des matériaux photographiques argentiques, le plat inférieur n’étant pas validé par le test d’activité photographique.
Ce recueil montre un aperçu de ce que la section de physico-chimie du laboratoire du CTBnF réalise. Le laboratoire peut effectuer tout type d’analyse, en fonction des besoins spécifiques des services de la BnF. Il tient les résultats de ses études à la disposition des professionnels de la conservation des collections.
Nathalie Buisson, Thi-Phuong Nguyen et Stéphane Bouvet, CTBnF, Laboratoire