Ce stage, organisé par l'Ecole nationale du patrimoine, s'est déroulé sur quatre jours (du 22 au 25 septembre 1998) au service de restauration des musées de France situé dans la Petite Ecurie du Roi à Versailles. Il était coordonné par France Dijoud, chef du Service restauration des musées de France et par Jean-Pierre Mohen, directeur du Laboratoire de recherche des musées de France. Il faisait suite à une première partie intitulée "projet appliqué à un musée " (voir compte-rendu du stage dans Actualités de la conservation n°4 - juillet 1997) et précède deux autres parties dont le thème en 1999 portera sur le conditionnement des œuvres.

 

Le groupe, composé de différents types de personnels comme en 1997, a touché timidement les archives (deux stagiaires) et les bibliothèques (1 stagiaire). Le thème du climat concernant chacun des stagiaires malgré des spécialités différentes a permis des échanges d'expériences très intéressants.

 

La première journée, animée par Benoît de Tapol, chargé de la conservation préventive au Musée national d'art de Catalogne à Barcelone, a porté sur la définition des notions de base (humidité absolue et relative, condensation, saturation, diagramme de l'air humide) sous forme d'exercices issus de l'expérience professionnelle de l'animateur (conditions de prêt pour une exposition, étude d'un bâtiment, étude d'une fiche technique d'appareils de contrôle du climat, etc.).

 

Lors de la seconde journée, les stagiaires ont eu l'occasion de travailler sur les mesures de l'humidité relative et de la température : un nombre impressionnant d'appareils, empruntés pour certains, avait été rassemblé et a permis d'abord de connaître leur fonctionnement, puis de les manipuler. Une liste assez détaillée des appareils et des fournisseurs a été distribuée à cette occasion. Le système Hanwell a été l'objet d'une démonstration en situation, puisque les ateliers de restauration font l'objet d'un contrôle permanent actuellement : une visite commentée a permis de comprendre comment mener et réaliser concrètement une opération de contrôle du climat dans des locaux (anciens et classés).

 

Le troisième jour a été divisé en deux parties : la matinée avec Marie-Odile Kleitz, ingénieur d'étude au Laboratoire de recherche des musées de France, pour faire le catalogue des matériaux tampons destinés à réguler le climat dans des milieux clos (mode d'action des absorbants et des adsorbants, analyse des fiches techniques des gels de silice, les différents cas d'utilisation de ces derniers, leur conditionnement et leur entretien), l'après-midi et le lendemain matin avec Alain Soret, thermicien à la Direction des musées de France, qui a décrit les principaux systèmes de traitement climatiques et sous forme d'exercices, nous a appris à analyser les capacités climatiques d'un bâtiment. Enfin, Catherine Haviland a présenté une étude de cas, l'analyse climatique de la Petite Ecurie du Roi.

 

Le stage s'est terminé sur une discussion entre les intervenants, les stagiaires et les organisateurs du stage. Divers thèmes ont été abordés comme, par exemple, les nouvelles constructions de bâtiment, la somme de connaissances qu'il faut posséder pour gérer correctement et de façon indépendante la conservation de ses collections (tous les établissements ne disposent pas d'un expert à portée de main et Alain Soret, par exemple, préfère former des professionnels car il ne peut gérer seul tous les problèmes climatiques de tous les musées en France). La question de la formation a été abordée dans la foulée ainsi que celle des supports de diffusion d'informations pratiques, questions relayées à la fois par les musées, les archives et les bibliothèques représentés, ce qui a ouvert une porte à des collaborations futures.

 

Christelle Quillet, DCS, Centre technique de Bussy-Saint-Georges