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Efficacité du microchamber

in Actualités de la conservation, n° 1, octobre 1996

La mise sous pochettes ou le stockage dans des boîtes d'archives comptent parmi les premières mesures de prévention, afin de protéger les documents contre la poussière et les polluants. La protection que confèrent les papiers et cartons utilisés pour la fabrication des pochettes et des boîtes dépend de plusieurs facteurs : de la composition du matériau, de son épaisseur, de sa porosité, de sa perméabilité à l'air, de sa surface spécifique. En outre, la géométrie des boîtes de stockage doit être prise en considération (1).

 

Le Microchamber est un nouveau matériau d'archivage, mis au point par la société américaine Conservation Resources. Le Microchamber est un produit composé de plusieurs couches constituées de papier à base de pâte chimique de résineux, d'adsorbants spécifiques (charbon actif, tamis moléculaire) et d'une réserve alcaline (carbonate de calcium).

A la demande de la Direction des Services de Conservation de la Bibliothèque nationale de France, la Mission de la Recherche et de la Technologie du Ministère de la Culture a accepté de confier une étude technique au Centre de Recherche sur la Conservation des Documents Graphiques, afin de comparer l'efficacité de ce nouveau matériau d'archivage à celle des matériaux utilisés jusqu'à présent (2).

L'étude a porté sur:

Deux types de Microchamber (le Microchamber Micro Wrap MCN et le Microchamber End Leaf MCB) ont été comparés à différents papiers permanents.

 

Après une année d'étude, le Centre de Recherche sur la Conservation des Documents Graphiques vient de rendre son rapport. Les principales conclusions sont résumées ci-après.

 

Les mesures de diffusion montrent que l'efficacité de la protection des papiers dépend davantage de la perméabilité aux gaz polluants des papiers, (influencée surtout par le grammage et l'encollage des papiers) que de la présence d'une charge alcaline de type carbonate de calcium. Dans les conditions d'essais appliquées, les papiers Microchamber se sont révélés plus efficaces que les papiers permanents, car moins perméables à l'air.

 

La capacité d'adsorption des polluants dépend de la surface spécifique des matériaux. Les cinétiques d'adsorption des polluants réalisées à de fortes concentrations de dioxyde de soufre ou de dioxyde d'azote montrent qu'à grammage égal, les papiers Microchamber avaient, en une heure de temps, adsorbé deux fois plus de polluants que les papiers permanents. Cependant, la capacité d'adsorption varie en fonction des conditions expérimentales (type de polluants, taux d'humidité relative). La capacité totale d'adsorption du dioxyde de soufre n'a pas été quantifiée, car le temps d'exposition requis pour le Microchamber était très élevé. Cependant, une indication intéressante est donnée par la mesure des surfaces spécifiques des deux Microchamber, qui sont 60 fois supérieures à celle d'un papier permanent.

 

La meilleure protection est conférée par le papier Microchamber Micro Wrap : la permanence des documents placés dans les pochettes de Micro Wrap est trois fois supérieure à celle des papiers placés dans les pochettes de End Leaf et de papier permanent. Les tests réalisés avec les échantillons représentatifs de matériaux photographiques confirment les essais réalisés avec des documents en papier.

 

Astrid Brandt

 

Références bibliographiques

(1) J. Hofenk de Graaf, W.G.Th. Roelofs, H. van Keulen, The effect of buffered boxes and file folders on accelerated ageing of paper by air pollution, dans : ICOM Committee for Conservation - Working group "Graphic Documents", Interim meeting, Amsterdam 1995

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(2) F. Daniel, V. Hatzigeorgiou, B. Lavedrine, S. Copy, Etude de l'efficacité d'un nouveau produit d'archivage : le "Microchamber" de la société américaine "Conservation Resources" (sous la direction de F. Flieder), C.R.C.D.G., Paris, juin 1996 (rapport final)

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