Ça vous est déjà arrivé au moins une fois : un ticket de cinéma jauni, une lettre d'amour pliée en quatre ou une liste d'ingrédients pour le « gâteau invisible aux pommes » s'échappe du roman que vous tenez entre les mains et fait surgir dans le présent un souvenir du passé - le vôtre ou celui des lectrices et lecteurs qui vous ont précédé. C'est également arrivé (plusieurs centaines de fois) à Sharon McKellar en manipulant les livres de la bibliothèque publique d'Oakland où elle travaille. Elle a collecté ces marque-pages improvisés, oubliés entre les pages. Ils ont ensuite été numérisés et mis en ligne sur le site Found in a Library Book : des billets d'avion, des origamis, des cartes à jouer ou des dessins d'enfants y côtoient des bulletins de vote, des photomatons et des mots doux griffonnés sur des post-it. À 9 000 kilomètres d'Oakland, l'autrice Célia Houdart, en résidence littéraire à la BnF, s'est elle aussi intéressée aux traces laissées dans les livres. Pour mener son enquête, elle a sollicité le personnel de la Bibliothèque qui lui a montré des ouvrages annotés, dessinés ou censurés. Ses découvertes lui ont inspiré des micro-fictions et des vies imaginaires qu'elle présente samedi 18 mai. Cette lecture marque le coup d'envoi à la BnF I Richelieu de la Nuit européenne des musées, pendant laquelle les portes du musée et de l'exposition L'invention de la Renaissance vous sont ouvertes gratuitement (dernière entrée à 23 heures). |
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