Pour parler des livres non lus, accumulés sur une table de chevet ou dans une bibliothèque, il existe un terme japonais, « tsundoku », qui désigne le « syndrome de la pile à lire ». Restent à inventer les mots susceptibles de décrire la propension à acheter compulsivement des carnets de notes jamais remplis, ou le vertige affolé qui vous saisit quand vous entrez dans une papeterie. Carnet de projets, de rêves, de listes et de lectures, à pages blanches ou lignées, à petits ou grands carreaux : il y en a forcément un qui traîne au fond de votre sac ou dans le tiroir de votre bureau. Peut-être achetez-vous toujours le même, à l'image de l'autrice Marie-Hélène Lafon qui a écrit tous les premiers jets de ses romans dans des blocs à spirales achetés à Riom-ès-Montagnes, ou préférez-vous changer à chaque fois, comme l'homme de théâtre Wajdi Mouawad qui les couvre entièrement de son écriture régulière. Il est question de leurs carnets, et de bien d'autres, dans le dernier numéro de Chroniques de la BnF consacré aux brouillons dont les écrivains font don à la Bibliothèque. L'occasion pour La Pause BnF de se laisser gagner, dans ce numéro, par la carnetophilie !
Des champignons comestibles, suspects et vénéneux...
 
On se demandait : avez-vous pris votre calepin ?
Selon que vous avez grandi en France ou en Belgique, la question n'a pas le même sens pour vous. Le Dictionnaire des francophones, qui rend compte de la richesse du français parlé dans le monde, indique ainsi qu'à Bruxelles un calepin désigne un cartable d'écolier. Que vous le transportiez sur votre dos ou dans la poche de votre veste, votre calepin et vous-même serez les bienvenus aux Rencontres francophones du 19 mars. À l'occasion de la Semaine de la langue française et de la Francophonie, le petit auditorium du site François-Mitterrand accueille à partir de 18 h des rencontres littéraires et ludiques pour célébrer la langue française et les francophonies. Parmi les temps forts de la soirée, une table ronde avec les écrivains Annie Lulu, Anna Moï, James Noël, ainsi que la finale du jeu-concours du Dictionnaire des francophones, dont les participants connaissent à coup sûr tous les sens du mot calepin. Réservez vos places ici ou suivez la soirée en direct sur notre chaîne YouTube.
Le livre de cuisine : la cuisine de ménage et la grande cuisine / par Jules Gouffé
 
« Mes carnets sont une ligne de crête du livre qui est en train de s'écrire, comme des compagnons qui donnent du courage. »
C'est l'autrice Maylis de Kerangal qui l'a dit, le 6 juin 2017, à l'occasion de sa masterclasse à la BnF. Voir la vidéo ici.
 
Vous venez ?
📆 Mardi 12 mars I Reliures de Sonia Delaunay
Cette séance des « Trésors de Richelieu » offre l'occasion de découvrir quelques-unes des reliures réalisées par Sonia Delaunay, pour la plupart données par l'artiste à la BnF. Réservez vos places ici.
📆 Mardi 12 mars I Peuples autochtones et anthropocène
L'éco-anthropologue Samuel Roturier évoque les effets politiques, économiques et écologiques du réchauffement climatique sur la forêt boréale et la société des éleveurs de rennes Sámi. Réservez vos places ici.
📆 Mardi 19 mars I Cour public d'archéologie
Attention les yeux ! Mathilde Avisseau-Broustet, chargée des collections archéologiques et objets d'art au département des Monnaies, médailles et antiques, raconte la constitution des collections de bijoux et pierres gravées antiques. Réservez vos places ici ou suivez la séance en direct sur notre chaîne Youtube.
📆 Mercredi 20 mars I Philosophie du quotidien
Pascal Engel, directeur d'études à l'EHESS, se penche sur les causes et les raisons des croyances - l'occasion d'esquisser une conception rationaliste de leur formation. Réservez vos places ici.
📆 Jeudi 21, vendredi 22 et samedi 23 mars I Autour de l'exposition La France sous leurs yeux
L'exposition La France sous leurs yeux. 200 regards de photographes sur les années 2020, qui ouvre le 19 mars, donne lieu à des rencontres, conférences et projections. Retrouvez le programme complet ici.
 
#BnFattitude
BnF attitude
Elle a un ordinateur mais elle aime écrire dans des cahiers à petits carreaux. Elle a l'impression que toutes les idées y sont bien condensées...
Pour lire la suite et voir le contenu des cahiers en question, c'est ici.
Et pour retrouver tous les portraits #BnFattitude, c'est .

 
Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?
🎧 ON ENFILE SON CASQUE pour écouter l'anthropologue Philippe Descola. Il y a quelques semaines, il donnait à la BnF la conférence inaugurale du cycle « Les peuples autochtones et l'anthropocène ». À retrouver ici.
📖 ON RECHARGE LA BATTERIE de la liseuse pour télécharger sur Gallica le roman Isoline, écrit par Judith Gautier, que met en avant la chronique « Fières de lettres » dans Libération. À lire ici.
😎 ON S'OFFRE UN SOIN DU VISAGE ou on se contente de regarder celui qu'Aude Lafitte, restauratrice à la BnF, administre à Pazuzu, divinité de Mésopotamie représentée sur une amulette conservée dans nos collections. À voir ici.
🔎 ON CHERCHE L'INTRUS. Un de ces livres n'existe pas (encore), saurez-vous le trouver ?
Les Carnets noirs de Mata Hari
Les Carnets perdus de Frans Hals
Les Carnets secrets de Marco Polo
Les Carnets retrouvés de Don Juan

 
Rendez-vous samedi 23 mars pour un prochain numéro où il sera question de photojournalisme et de parachutisme. D'ici là, n'hésitez pas à nous dire ce qui vous a plu, dérangé ou intrigué dans La Pause BnF en répondant à ce courriel : nous sommes à l'écoute !
Un ami carnetophile vous a transmis cette lettre ?
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Crédits : © Carnets manuscrits de Marie-Hélène Lafon, photo Marie Hamel / Photo Synthèse / BnF ; Extrait de la finale du Dictionnaire des francophones 2023 ; Portrait #BnFattitude, par Béatrice Lucchese / BnF