Quand Cyprien Luraghi publie en 1999 Pour cigogne le glas aux éditions Baleine, il est le 164e auteur à contribuer à la collection de romans policiers « Le Poulpe » qui suit les enquêtes menées par Gabriel Lecouvreur. Fondée par Jean-Bernard Pouy, Serge Quadruppani et Patrick Raynal, qui signent tour à tour les trois premiers opus (La Petite Écuyère a cafté, Saigne-sur-mer et Arrêtez le carrelage), elle compte près de 300 volumes édités entre 1995 et 2016. La série, définie par ses créateurs comme un « SAS de gauche », se dote d'une « bible » conçue pour guider ses auteurs et en garantir l'uniformité. Les règles qu'elle contient spécifient par exemple que le titre doit être « rigolo, genre jeu de mots » - à l'image de Pour cigogne le glas, référence au célèbre roman d'Hemingway qui inspire d'ailleurs un autre titre dans la même série, Parkinson le glas. La bible du « Poulpe » indique aussi que le héros est un grand amateur de bière (« on pourra en profiter pour vanter certaines bières locales ou inconnues ») et qu'il doit, dans chaque roman, « citer (sinon abondamment du moins suffisamment) un livre culte (réel ou inventé) ». Au fil de ses aventures, le Poulpe lit ainsi Bourlinguer de Blaise Cendrars (dans Tropique du grand cerf de Guillaume Chérel), L'Antéchrist de Nietzsche (dans La Nantes religieuse de Christian Congiu), ou encore le Dictionnaire des symboles (dans La Dingue aux marrons de Chantal Montellier). En trente ans, la collection a attiré des auteurs venus d'horizons très divers, habitués du roman noir, néophytes, journalistes, cinéastes, ainsi qu'un futur prix Goncourt, Hervé Le Tellier (La Disparition de Georges Perek). Pour lire en intégralité les aventures du Poulpe, il vous faudra venir sur le site François-Mitterrand !
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