À quelques jours de l'ouverture de Quais du polar, le festival international qui se tient chaque année à Lyon, vous êtes partagé entre l'envie d'aller vous dégourdir les jambes dans le parc de la Tête d'Or et celle de vous plonger tout le week-end dans un bon roman policier. Si le temps le permet, pourquoi ne pas faire les deux ? Pour le choix du jardin, vous avez les cartes en main ; pour celui du polar à emporter, vous pourrez vous inspirer de la sélection effectuée par les bibliothécaires de la BnF pour la « chambre jaune » de la salle H du site François-Mitterrand, qui contient notamment près d'un millier de romans policiers. Mais peut-être préférerez-vous explorer les polars d'Amérique latine, d'Espagne et du Portugal ou dévorer les romans policiers adaptés en bande dessinée disponibles dans la salle Ovale du site Richelieu ?
Que vous choisissiez de passer la journée en compagnie de Nestor Burma, Fabio Montale, Erica Falck, Jean-Baptiste Adamsberg, Arsène Lupin, Pepe Carvalho, Miss Marple ou Dick Tracy (dont les aventures sont en ligne dans Gallica), vous trouverez dans ce numéro spécial de La Pause BnF des idées pour célébrer le polar dans tous ses états !

 
On se demandait : pour cigogne le glas ?
Quand Cyprien Luraghi publie en 1999 Pour cigogne le glas aux éditions Baleine, il est le 164e auteur à contribuer à la collection de romans policiers « Le Poulpe » qui suit les enquêtes menées par Gabriel Lecouvreur. Fondée par Jean-Bernard Pouy, Serge Quadruppani et Patrick Raynal, qui signent tour à tour les trois premiers opus (La Petite Écuyère a cafté, Saigne-sur-mer et Arrêtez le carrelage), elle compte près de 300 volumes édités entre 1995 et 2016. La série, définie par ses créateurs comme un « SAS de gauche », se dote d'une « bible » conçue pour guider ses auteurs et en garantir l'uniformité. Les règles qu'elle contient spécifient par exemple que le titre doit être « rigolo, genre jeu de mots » - à l'image de Pour cigogne le glas, référence au célèbre roman d'Hemingway qui inspire d'ailleurs un autre titre dans la même série, Parkinson le glas. La bible du « Poulpe » indique aussi que le héros est un grand amateur de bière (« on pourra en profiter pour vanter certaines bières locales ou inconnues ») et qu'il doit, dans chaque roman, « citer (sinon abondamment du moins suffisamment) un livre culte (réel ou inventé) ». Au fil de ses aventures, le Poulpe lit ainsi Bourlinguer de Blaise Cendrars (dans Tropique du grand cerf de Guillaume Chérel), L'Antéchrist de Nietzsche (dans La Nantes religieuse de Christian Congiu), ou encore le Dictionnaire des symboles (dans La Dingue aux marrons de Chantal Montellier). En trente ans, la collection a attiré des auteurs venus d'horizons très divers, habitués du roman noir, néophytes, journalistes, cinéastes, ainsi qu'un futur prix Goncourt, Hervé Le Tellier (La Disparition de Georges Perek). Pour lire en intégralité les aventures du Poulpe, il vous faudra venir sur le site François-Mitterrand !
 
« Les anciens voyous, c'est comme les anciens flics : ils n'écrivent pas, ils ont des ghostwriters. [...] Le dernier voyou qui a bien écrit, c'est François Villon. »
C'est l'auteur de romans policiers Hugues Pagan qui l'a dit, le 6 octobre 2016, à l'occasion du 30e anniversaire de la collection « Rivages Noir » à la BnF. Voir la vidéo ici.
 
Vous venez ?
📆 27 mars I Papiers en création
À la bibliothèque de l'Arsenal, la créatrice de papiers marbrés Marianne Peter met en regard techniques anciennes et création contemporaine. En savoir plus ici.

📆 28 mars I Culture de poche
Au milieu des années 1960, de nombreuses collections de poche voient le jour, de « 10/18 » à « Poésie / Gallimard », en passant par « Idées ». Antoine Compagnon revient sur l'émergence de la « culture de poche » dans son cycle de conférences consacrées à l'année 1966. En savoir plus ici.
📆 29 mars I L'autoportrait au XXe siècle
Dans le cadre du cycle de conférences « L'art en histoires », l'historien de l'art Pascal Bonafoux explore les autoportraits peints au XXe siècle. En savoir plus ici.
📆 1er avril I Les samedis de la Maison Jean-Vilar
Proche de Jean Vilar, le père Robert Chave (1924-2018) s'est attaché à créer des liens entre l'Église catholique et le monde artistique, notamment à travers les rencontres Foi et culture du Festival d'Avignon. Une séance organisée par la BnF et l'association Jean Vilar revient sur son itinéraire et ses actions. En savoir plus ici.
📆 3 avril I À voix haute : Beckett
De nouveaux manuscrits de Samuel Beckett, donnés par Irène Lindon, sont entrés dans les collections de la BnF. Ils rejoignent plusieurs fonds qui éclairent l'œuvre du dramaturge irlandais. Des extraits de ces textes sont mis en voix par Clément Bresson et Alain Langlet de la Comédie-Française. En savoir plus ici.
📆 5 avril I Archéologie de la France
Une séance du cycle « De la fouille à l'écriture de l'Histoire » invite l'archéologue Isabelle Catteddu à exposer ses travaux sur le premier Moyen Âge en France (Ve - XIe siècles). En savoir plus ici.
 
#BnFattitude
C'est la troisième fois qu'elle vient à la BnF. Elle est là pour consulter des numéros du Nouveau Détective qu'elle a manqués. Lire la suite ici.
Retrouver tous les portraits #BnFattitude ici.

 
Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?
📆 ON SORT SON AGENDA et on réserve la date du 23 mai prochain : l'autrice Camilla Läckberg, reine du polar scandinave, sera à la BnF pour une masterclasse. En savoir plus ici.
🎧 ON ENFILE SON CASQUE pour écouter l'épisode de Séries noires à la Une que RetroNews a consacré au procès de Landru, tenu à la cour d'assises de Versailles en 1921. À écouter ici ou sur votre plateforme de podcast préférée.
📚 ON AJUSTE SON MONOCLE et on vérifie que, dans les romans d'Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes n'utilise jamais la phrase « Élémentaire, mon cher Watson ! ». Dix-huit volumes sont disponibles dans Gallica, à télécharger ici.
🕵️ ON CHERCHE L'INTRUS. Un de ces livres n'existe pas (encore), saurez-vous le trouver ?
Le Mystère de la villa jaune
Le Mystère de la porte jaune
Le Mystère de la chambre jaune
Le Mystère de la chambre à air jaune
 
Rendez-vous samedi 8 avril pour un prochain numéro où il sera question de Gallica et de Philippe Jaenada. D'ici là, n'hésitez pas à nous dire ce qui vous a plu, dérangé ou intrigué dans La Pause BnF en répondant à ce courriel : nous sommes à l'écoute !
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Crédits : Extrait du Journal de Toto du 29 septembre 1938 ; Couvertures de romans publiés dans la collection « Le Poulpe » aux éditions Baleine, photo Élie Ludwig ; Portrait #BnFattitude, photo Béatrice Lucchese / BnF