Où étiez-vous le 1er janvier 2002 ? Que faisiez-vous ce matin-là, à quoi pensiez-vous en touillant votre café ? L'artiste Françoise Pétrovitch, elle, écoutait les infos sur France Inter. Il y était question de la mise en circulation des pièces et billets en euros. Comme tous les jours sans exception depuis plus d'un an, elle en tira un dessin - une silhouette mains dans les poches, recouverte d'une pièce d'un euro décalquée au crayon rouge. Puis dans la journée elle y ajouta un deuxième dessin, issu de son quotidien : un enfant sur un cheval à bascule, comme une ombre chinoise bleutée, marquée d'un éclatant sourire carmin. Cette paire de dessins, accompagnée de la transcription de la brève radiophonique entendue le matin même, a rejoint les 1 460 autres réalisés entre mai 2000 et mai 2002. Le projet sera ensuite exposé sous le titre Radio-Pétrovitch. « Je cherche des équivalences, je compose un diptyque où se côtoient le collectif et l'intime », explique-t-elle. Radio-Pétrovitch fait partie des œuvres que vous pouvez voir dans l'exposition Françoise Pétrovitch. Derrière les paupières, présentée sur le site François-Mitterrand. L'occasion de découvrir une œuvre singulière, à la fois ouverte sur le monde et habitée par une intériorité silencieuse, à la fois dehors et dedans. 
 
On se demandait : y a-t-il moyen de moyenner ?
Une des premières occurrences de cette question énigmatique apparaît dans les Curiositez françoises, un ouvrage publié en 1640 par le linguiste Antoine Oudin. On y lit la définition suivante : « Y a-t'il moyen de moyenner : y a-t'il lieu de faire, ou d'obtenir quelque chose. (vulg.) »
Sous sa forme négative (« y a pas moyen de moyenner »), l'expression s'installe peu à peu dans les dictionnaires. On la retrouve au fil des pages de différents glossaires qui recensent les parlers régionaux du centre de la France, de Paris ou du pays de Bray - preuve qu'il y a moyen de moyenner un peu partout en France.
Les romanciers s'en emparent et l'on peut lire l'expression sous la plume d'Eugène Sue, de Paul Féval ou d'Alexandre Dumas. On en piste aussi la trace en chanson, avec « Y a pas moyen d'moyenner ! », interprétée par le chansonnier Paulus dans les années 1870, bien avant qu'Aya Nakamura ne raccourcisse la formule dans ce qui deviendra le tube de l'été 2018 : « Oh Djadja / Y a pas moyen, Djadja. »
Alors, y a-t-il moyen de moyenner ? Si vous posez aujourd'hui la question à un individu âgé de moins de quinze ans, il est possible qu'il vous réponde avec un lapidaire « y a pas wesh », auquel cas La Pause BnF ne peut rien pour vous.

 
« J'ai tout fait pour éviter de devenir écrivaine - et je n'ai pas réussi. »
C'est Lola Lafon qui l'a dit, le 2 février 2021 dans le grand auditorium du site François-Mitterrand. Interviewée par Zoé Sfez, elle venait de publier le roman Chavirer et participait au cycle de masterclasses littéraires organisées par la BnF, France Culture et le Centre national du livre. Voir la vidéo ici.
 
Vous venez ?
📆 Vacances scolaires I Animations destinées au jeune public
Ateliers créatifs, lectures, visites du musée et des expositions temporaires : sur les sites Richelieu et François-Mitterrand, des activités ludiques sont proposées aux familles pour initier les enfants à la découverte du patrimoine. Voir le programme complet ici
📆 Mardi 8 et mercredi 9 novembre I Autour de Françoise Pétrovitch
Vous sortez de l'exposition Françoise Pétrovitch. Derrière les paupières, l'esprit encore tout entier absorbé par les paysages imaginaires de la série des Sommeils. Profitez-en pour voir les documentaires sur le dessin projetés le 8 novembre, ou pour assister à la table ronde consacrée à l'œuvre de l'artiste le 9 novembre
📆 Mardi 8 novembre I Conférence sur Rosa Bonheur
Le cycle « L'art en histoires » permet de s'initier aux principaux courants artistiques et de comprendre les œuvres d'art en regard de lectures critiques. Pour inaugurer la deuxième saison du cycle, l'historienne Martine Lacas raconte, à travers l'exemple de Rosa Bonheur, la féminisation de l'espace de production artistique au XIXe siècle. Réservez vos places ici.
📆 Mardi 8 novembre I Concert : Birds of a feather
La flûtiste Anne Cartel et la pianiste Marie Vermeulin interprètent des œuvres inspirées par des chants d'oiseaux, de Debussy à nos jours. Réservez vos places ici.

 
#BnFattitude
Il est assis par terre dans l'exposition Champollion, il dessine un bronze de la déesse Bastet. Il a 20 ans et il est étudiant aux Arts décoratifs, secteur Image imprimée. Il dit qu'il a eu récemment des cours autour du dessin, de l'écriture et du passage de l'un à l'autre. Le sujet a vraiment attisé sa curiosité et l'a conduit jusqu'à l'exposition de la BnF. Lire la suite ici.

Retrouver tous les portraits #BnFattitude ici
 
Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?
☕ ON SE PRÉPARE UN PETIT CHOCOLAT CHAUD et on le déguste en lisant le billet publié par le blog Gallica sur l'histoire mouvementée de la poudre de cacao. À lire ici.
🍪 ON SE LANCE DANS LA CONFECTION DE MADELEINES ou on file voir l'expo Marcel Proust, la fabrique de l'œuvre, sur le site François-Mitterrand de la BnF. Réservez votre visite ici.
💌 ON SE DIT DES MOTS DOUX en s'inspirant du Guide des amants. Dictionnaire des mots, expressions et maximes usités dans le langage de l'amour. Publié en 1874, l'ouvrage est disponible dans Gallica. À feuilleter ici.
🕵️ ON CHERCHE L'INTRUS. Un de ces livres n'existe pas (encore), saurez-vous le trouver ?
Les Club des macaronis
La Théorie des spaghettis
L'Attaque des lasagnes
La Fractale des raviolis
 
Rendez-vous samedi 12 novembre pour un prochain numéro où il sera question de pluie, de plumes et de plénitude. D'ici là, n'hésitez pas à nous dire ce qui vous a plu, dérangé ou intrigué dans La Pause BnF en répondant à ce courriel : nous sommes à l'écoute !
Un ami amateur de pâtes vous a transmis cette lettre ?
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Crédits : Françoise Pétrovitch, Radio Pétrovitch, 1er janvier 2002, Semiose éditions. © ADAGP, 2022 ; Larousse du XXe siècle en six volumes. Tome 4 / publié sous la direction de Paul Augé © BnF ; © Béatrice Lucchese / BnF