Dans sa Pathologie des émotions, publiée en 1892, le docteur Charles Féré définit ainsi les individus souffrant de manie des achats ou oniomanie (du grec ônios, « à vendre ») : « Ce sont des kleptomanes qui payent. » La presse de l'époque s'empara du terme, à l'instar de la chronique scientifique du quotidien Le XIXe siècle qui exposa le cas d'une famille d'oniomanes : le fils « achetait, sans raison, plusieurs pièces de toiles, des bijoux, des meubles, épuisant ainsi son capital », tandis que le père « achetait sans cesse toute espèce d'objets qu'il collectionnait, qu'il revendait aussitôt ou qu'il donnait » et que la grand-mère « achetait et jetait ce qu'elle achetait ». L'histoire ne dit pas si cette folie dépensière familiale s'accentuait en période de fêtes, quand les vitrines des grands magasins - alors en plein essor - redoublaient de créativité pour inciter les badauds à l'achat. Pour lutter contre une éventuelle oniomanie ou entamer une décroissance acheteuse, prenez le temps de lire sur le blog Gallica la série de billets consacrés à l'univers des grands magasins, des fondateurs Boucicaut et Cognacq-Jaÿ jusqu'aux dossiers préparatoires d'Émile Zola, en passant par le Dé d'argent, né au Havre dans la première moitié du XIXe siècle. Peut-être ces lectures feront-elles momentanément passer votre fièvre consommatrice... |
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