« On ne lit pas n'importe comment, ni n'importe quand, ni n'importe où, même si on lit n'importe quoi », écrit Georges Perec dans les premières pages de « Lire : une esquisse socio-physiologique », article paru dans la revue Esprit en janvier 1976. Après avoir énuméré les postures possibles du lecteur - debout, assis, couché, accroupi, à genoux ou en marche -, il esquisse une « typologie des situations de lecture » selon le temps qu'elles occupent, les lieux où elles prennent place, les fonctions qu'elles cherchent à remplir. Il est également question des multiples fonctions de la lecture dans le dernier numéro de La Revue des livres pour enfants qui consacre un dossier de près de 80 pages aux bibliothèques jeunesse et aux enfants qui les fréquentent. Des portraits de jeunes lectrices et lecteurs rencontrés dans différentes bibliothèques et médiathèques partout en France donnent à voir leurs postures et à entendre leurs voix, comme celle d'Émilie, 11 ans, qui lit pour se calmer « parce que Maman elle aime pas quand je m'énerve le soir et du coup elle aime bien quand je lis et du coup, bah, depuis toute petite elle me lit, bah là, ça continue. » Ou celle de Paul, 8 ans, qui affirme : « Moi, lire, ça me redonne la forme. »
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