Au beau milieu de la galerie Mazarin, entre la carte nautique de Christophe Colomb, le manuscrit de la Valse en do dièse mineur de Chopin, la Femme à sa toilette de Mary Cassatt et les reliures d'or flamboyantes des évangéliaires de la Sainte-Chapelle, vous voilà pris d'une légère tachycardie. Un petit coup de fatigue au terme de votre visite du musée de la BnF ? Un vertige devant l'infinie richesse du patrimoine artistique et littéraire ? Une manifestation du syndrome de Stendhal ?
Asseyez-vous, inspirez profondément et levez les yeux. À près de dix mètres du sol, sur les quelque 300 mètres carrés de plafond, se déploient les fresques baroques peintes au milieu des années 1640 par Giovanni Francesco Romanelli et son atelier. Au milieu, vous distinguez Jupiter foudroyant les géants ; un peu plus loin le jugement de Pâris, l'enlèvement d'Hélène ou encore l'incendie de Troie. Tous ces corps dénudés ont une histoire singulière, comme le raconte la restauratrice d'œuvres d'art Alix Laveau qui a dirigé la restauration des fresques et peintures de la galerie : recouverts de « voiles de pudeur » après la mort du cardinal, ils ont été repeints couleur chair à la fin du XIXe siècle, avant d'être à nouveau rhabillés et retouchés dans les années 1970. Parmi les dizaines de personnages représentés, seuls quatre ont conservé leurs voiles de pudeur : saurez-vous les retrouver ?

 
On se demandait : prémices ou prémisses ?
Plusieurs d'entre vous ont repéré qu'une faute d'orthographe s'était glissée dans le numéro du 25 février dernier, qui évoquait les « prémisses prémices du printemps à venir ». D'autant plus penaude que le printemps en question tarde à venir, La Pause BnF a appris par cœur la page 1280 du tome 3 du Littré. On y trouve la définition du terme « prémices » (du latin primitiae, de primus, premier), qui désigne les « premiers fruits de la terre ou du bétail » et, par extension, les commencements, comme dans ces vers extraits du Britannicus de Racine : « Toujours la tyrannie a d'heureuses prémices. / De Rome, pour un temps, Caïus fut les délices. » À ne pas confondre, donc, avec le terme « prémisses » (du latin præmissia, de præ, en avant, et mittere, envoyer), qui désigne la majeure et la mineure d'un syllogisme, ainsi que le démontre Le Mauvais Langage rectifié, publié en 1853.
Merci aux lecteurs et lectrices de La Pause BnF pour leur vigilance !

 
« Je suis le lieu où se rencontrent les fantômes. »
C'est l'auteur italien Erri De Luca qui l'a dit, le 15 février 2022, à l'occasion de sa masterclasse à la BnF. Écouter le podcast ici.
 
Vous venez ?
📆 14 mars I Pionniers du jeu vidéo : l'aventure du studio Delphine Software
Les « Rendez-vous du jeu vidéo » explorent l'évolution de la production vidéoludique. Dans cette séance, les membres de Delphine Software reviennent sur l'histoire du studio et sur son actualité. En savoir plus ici.

📆 15 et 16 mars I Manuscrits hébreux médiévaux
Dans le cadre des « Conférences Léopold Delisle », Judith Olszowy-Schlanger consacre deux conférences aux manuscrits hébreux médiévaux de la France du Nord. En savoir plus ici.
📆 16 mars I Les origines de la vie
La troisième édition du cycle « Débats au cœur de la science » se penche sur la question des origines. Cette séance réunit des scientifiques dont les travaux portent sur les conditions d'apparition de la vie. Réservez votre place ici ou suivez la rencontre en direct sur notre chaîne YouTube. En savoir plus ici.
📆 20 mars I Pour le développement durable du papier et de l'imprimé
À la bibliothèque de l'Arsenal, un cycle de rencontres célèbre les mille et une vies du papier. Cette séance invite l'association Culture papier à présenter son travail et ses engagements pour l'établissement d'une filière durable. En savoir plus ici.
📆 21 mars I Stefan Hertmans
Dans le cadre des masterclasses « En lisant, en écrivant », Stefan Hertmans revient sur sa carrière d'écrivain au micro de Cécile Bidault. Réservez votre place ici ou suivez la rencontre en direct sur notre chaîne YouTube. En savoir plus ici.
📆 23 mars I Réécriture et transmission numérique du patrimoine architectural
Ces dernières années ont vu apparaître la reproduction numérique de sites et monuments parfois disparus du fait de l'usure du temps, de la guerre ou d'accidents. Une après-midi d'étude se penche sur ces dispositifs et les enjeux de conservation et diffusion qu'ils font naître. En savoir plus ici.
 
#BnFattitude
C'était en février 2020, quelques semaines avant le premier confinement. Il disait fréquenter souvent la BnF car il habitait tout près. Il venait d'entamer son doctorat préparé à l'université Paris-Est Marne-la-Vallée. Lire la suite ici.
Retrouver tous les portraits #BnFattitude ici.

 
Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?
🎧 ON SE FAIT PEUR avec le podcast Séries noires à la Une, qui revient sur de grandes histoires criminelles, éclairées par le regard d'historiens. À écouter ici ou sur votre application de podcast préférée.
👀 ON SE FAIT UNE EXPO VIRTUELLE sur le site d'Europeana, pour découvrir l'art de la lecture au Moyen Âge et son rôle dans la construction de l'identité européenne. À visiter ici.
🍳 ON SE FAIT UNE PETITE OMELETTE, à l'oseille ou au jambon, en s'inspirant des recettes proposées par Urbain Dubois dans L'École des cuisinières (1876). À télécharger ici.
🕵️ ON CHERCHE L'INTRUS. Un de ces livres n'existe pas (encore), saurez-vous le trouver ?
Dernier parking avant la plage
Dernier martini avant l'apocalypse
Dernier inventaire avant liquidation
Dernier brunch avant la fin du monde
 
Rendez-vous samedi 25 mars pour un prochain numéro où il sera question de polar et de saucisse de Montbéliard. D'ici là, n'hésitez pas à nous dire ce qui vous a plu, dérangé ou intrigué dans La Pause BnF en répondant à ce courriel : nous sommes à l'écoute !
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Crédits : Dans la galerie Mazarin, photo Élie Ludwig / BnF ; Extrait du Mauvais Langage rectifié, 1853 ; Portrait #BnFattitude, photo Béatrice Lucchese / BnF