Vous avez bien en tête le nom du dernier lauréat du prix Goncourt - Kamel Daoud, auteur de Houris. Mais vous souvenez-vous de celui d'il y a 5 ans, 15 ans ou 50 ans ? Si votre mémoire vous fait défaut, on vous aide : il s'agissait de Jean-Paul Dubois, Marie NDiaye et Pascal Lainé, respectivement récompensés pour Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon, Trois Femmes puissantes et La Dentellière. Remontant encore le temps, le blog Gallica a retracé la liste des trente premiers lauréats du prix, de John-Antoine Nau à André Malraux, dont plusieurs sont aujourd'hui consultables en ligne. C'est par exemple le cas du Goncourt d'il y a pile un siècle, Le Chèvrefeuille de Thierry Sandre, comme de ceux de 1910 (De Goupil à Margot de Louis Pergaud), 1913 (Le Peuple de la mer de Marc Elder), 1915 (Gaspard de René Benjamin), 1916 (Le Feu de Henri Barbusse) ou 1919 (À l'ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust). Plus proches de nous, de nombreux lauréats du prix sont venus à la BnF pour évoquer leur pratique de l'écriture : les masterclasses littéraires En lisant, en écrivant, organisées en partenariat avec France Culture et le Centre national du livre, ont ainsi accueilli ces dernières années Brigitte Giraud, Hervé Le Tellier, Nicolas Mathieu, Leïla Slimani, Mathias Énard, Pierre Lemaître, Jérôme Ferrari, Laurent Gaudé, Jean-Christophe Rufin, Jean Échenoz, ou encore Kamel Daoud, preuve que le chemin du Goncourt passe souvent par la BnF !
 
On se demandait : comment commence une collection ?
Pour Jérôme Prochiantz, c'est un « coup de foudre » qui a servi de déclencheur : celui-ci s'est abattu sur « un tirage de George Dureau, un artiste installé à la Nouvelle-Orléans, qui représentait un nu masculin. Il s'agit d'un homme noir, vu de dos, au corps atrophié, un corps qui a souffert. C'est ainsi qu'a débuté ma collection ». Vous pouvez actuellement en voir un aperçu sur le site François-Mitterrand où sont exposées une soixantaine de photographies restituant le foisonnement de l'accrochage conçu par le collectionneur dans son appartement parisien. L'exposition Le goût de la photographie. Dans la collection Jérôme Prochiantz présente une partie des épreuves qu'il a données à la BnF en 2023. Cet ensemble aussi exceptionnel qu'éclectique a permis de faire entrer dans les fonds du département des Estampes et de la photographie des œuvres de Robert Mapplethorpe, Masahisa Fukase ou Nan Goldin. À voir en galerie des Donateurs jusqu'au 12 janvier (entrée libre).
Le goût de la photographie
 
« Le roman par rapport à la chronique, c'est le match par rapport au penalty. »
C'est l'écrivain Kamel Daoud qui l'a dit, le 6 février 2018, à l'occasion de sa masterclasse à la BnF. À réécouter en podcast ici.
 
Vous venez ?
📆 Samedi 16 novembre I Nestor Makhno, paysan d'Ukraine
Dans le cadre de la 25e édition du Mois du film documentaire et de la Saison ukrainienne à la BnF, redécouvrez le documentaire d'Hélène Châtelain Nestor Makhno, paysan d'Ukraine, réalisé en 1996. En savoir plus ici.
📆 Lundi 18 novembre I Les chevauchées déguisées de Charles II et de Condé
En résonance avec ses collections patrimoniales, la bibliothèque de l'Arsenal organise régulièrement des rencontres qui allient histoire et esprit du lieu. Cette séance accueille l'historien Yves-Marie Bercé, à l'occasion de la parution de son ouvrage, Bons princes et ministres haïssables aux XVIe et XVIIe siècles. Réservez vos places ici.
📆 Mardi 19 novembre I Quelles politiques de défense pour l'Europe ?
Le retour de la guerre sur le sol européen a mis en évidence la nécessité d'une défense européenne pour assurer la sécurité et l'autonomie du continent. Cette séance du cycle « Les Rendez-vous du politique » interroge les évolutions stratégiques que l'Union européenne et les États membres ont opérées depuis 2022 et l'avenir des politiques européennes de défense. En savoir plus ici.
📆 Mercredi 20 novembre I Hommage à Italo Calvino
À l'occasion du cinquantenaire de la parution des Villes invisibles d'Italo Calvino, les membres de l'Oulipo créent Les Villes indivisisibles. À mi-chemin entre fiction et travelogue, utopie et dystopie, ce récit présente une mosaïque de villes imaginaires. En savoir plus ici.
📆 Jeudi 21 novembre I Germaine Tillion, un héritage vivant
Une journée d'étude est consacrée à l'ethnologue et résistante Germaine Tillion, dont les archives sont entrées dans les collections de la BnF après sa disparition en 2008, grâce au don de l'association qui porte son nom. Elle est suivie d'une représentation du Verfügbar aux enfers, une opérette écrite par Germaine Tillion à Ravensbrück. En savoir plus ici.
📆 Mardi 26 novembre I Détruire le livre ?
Cette séance du cycle « Les Ateliers du livre » se penche sur la destruction des livres, source de perpétuelles controverses, abordée tant du point de vue historique que de celui des enjeux juridiques et sociopolitiques, sans oublier les aspects à la fois techniques et intellectuels liés aux exigences de conservation. En savoir plus ici.
 
#BnFattitude
BnF attitude
Il est lecteur à la BnF depuis au moins 35 ans. Il habite à Paris et vient souvent ici. Il choisit de se présenter comme historien, ajoute qu'il est à la retraite et occupait un poste de cadre dirigeant dans une entreprise. Il dit : « L'Histoire, c'est mon violon d'Ingres. »
Pour lire la suite, c'est ici. Et pour retrouver tous les portraits #BnFattitude, c'est .
 
Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?
📚 ON SE FAIT PLAISIR en allant flâner dans la librairie Tschann 13, sur le site François-Mitterrand. Vous y trouverez aussi bien le dernier Goncourt qu'une large sélection d'ouvrages en sciences humaines et littérature. À retrouver ici.
💀 ON SE FAIT PEUR en testant notre degré de taphophobie (la crainte d'être enterré vivant) : le blog L'Histoire à la BnF revient sur des récits de personnes passées de vie à trépas dans leur propre sépulture. À lire ici.
🎶 ON SE PELOTONNE sous un plaid pour regarder le concert exceptionnel de la chanteuse britannique Beth Gibbons (à voir sur arte.tv) ou pour écouter l'hommage à Gabriel Fauré (diffusé le 14 novembre à 20 h sur France Musique), tous deux enregistrés en salle Ovale.
🔎 ON CHERCHE L'INTRUS. Un de ces livres n'existe pas (encore), saurez-vous le trouver ?
Extension du domaine de la lutte
Extension du domaine de la loose
Extension du domaine de la guerre
Extension du domaine de la dispute
 
Rendez-vous samedi 23 novembre pour un prochain numéro où il sera question de week-end en famille et de cake à la vanille. D'ici là, n'hésitez pas à nous dire ce qui vous a plu, dérangé ou intrigué dans La Pause BnF en répondant à ce courriel : nous sommes à l'écoute !
Un ami goncourable vous a transmis cette lettre ?
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Crédits : À la librairie de la BnF, photo Elie Ludwig / BnF ; Dans l'exposition Le goût de la photographie. Dans la collection Jérôme Prochiantz, photo Elie Ludwig / BnF ; Portrait #BnFattitude, par Béatrice Lucchese / BnF